Polémique sur le suisse-allemand
Cher Antonio,
En tant que Suisse-allemand vivant dans le Canton de Vaud depuis 10 ans je suis incité à contribuer par quelques éléments au débat sur le suisse-allemand. Je suis convaincu de l’importance de cette discussion, toutefois il manque encore de substance.
Aujourd’hui dans Le Temps t’as proposé trois scénarios pour relever le défi : freiner le dialecte suisse-allemand, en faire une langue nationale ou bien adopter une langue tierce.
Les trois me semblent peu satisfaisants :
Freiner le dialecte :
Cette proposition me semble peu élaborée. Freiner à quel niveau ? Son utilisation à la télé et la radio ? cela ne servirait pas à grande chose puisque ceux qui veulent avoir à faire avec la Suisse allemande voire y habiter seront de toute manière obligé de s’y plonger, car freiner l’utilisation du dialecte dans les rues ne peut guère être une option.
En faire une langue nationale :
Qui sera habilité à trancher sur le choix du dialecte ? Les Bâlois, les Zurichois ou bien les Bernois ? Pour être conséquent il faudrait 20 nouvelles langues nationales, celles des Cantons avec une population germanophone.
Adopter une langue tierce :
Le Suissesperanto je suppose. ;-)
J’entends très bien la frustration de ne pas être « opérationnel » en Suisse allemande malgré les années d’apprentissage d’allemand classique à l’école. Cependant il faut se poser la question, si la réalité doit s’adapter au modèle de l’éducation ou si ce n’était pas plutôt le contraire…
Et pour l’anecdote :
Dans une perspective continentale, les Suisse-Allemands constituent une petite minorité, entouré de majorités linguistique, à savoir Germanophone, Italophone et… Francophone. Peut être ca joue un rôle par rapport à l’attachement des Suisses-Allemands à leur langue, berceau d’identité.
C'est une réaction à: http://www.letemps.ch/Page/Uuid/add34ce2-3854-11df-886e-2835838b5f9a/Polémique_sur_le_suisse-allemand_Antonio_Hodgers_réplique
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