Nos mosquées sont ouvertes, venez nous voir

Publié dans le 24Heures du 5.2.2015
Imaginez que quelqu’un vous accuse d’être un mauvais démocrate, d’opprimer l’autre sexe, de ne pas respecter le cadre légal ni les libertés constitutionnelles, bref de violer la loi. Tout cela sans aucune preuve à l’appui, mais relayé à large échelle par la presse. C’est ce qui nous arrive très souvent à nous musulmans.
Nous sommes continuellement victimes d’accusations infondées, collectives et généralisées. Si les musulmans violaient constamment la loi, pourquoi personne ne porte jamais plainte?
Pendant toutes ces années où je me suis engagé dans la communauté musulmane, je demande de justifications concrètes: quel acte de quel acteur est en cause? quel article de la Constitution ou quelle loi aurait été violé? Jamais encore je n’ai eu une réponse à ces questions pourtant très basiques.
L’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM) défend le respect de notre Constitution et de notre cadre légal. Et en tant que fédération, elle pourrait intervenir en son sein de façon appropriée, voire sanctionner des membres si nécessaire. Sans cas concret, elle doit considérer ces accusations comme infondées, rien que des agitations dans le vide dont la motivation est douteuse.
«L’UVAM défend le respect de notre Constitution et de notre cadre légal»
Accuser 5% des citoyens vaudois en citant un imam genevois et en agitant quelques livres d’islamophobes confirmés, comme cela vient d’être fait par un député au Grand Conseil, me semble plus que maigre comme argumentation. En conséquence, nous appelons les médias, les responsables et les citoyens à ne pas accepter des accusations graves contre leurs concitoyens qui ne seraient pas justifiées par des exemples ou des preuves.
Dans le même sens, il est particulièrement injuste et contradictoire d’exprimer ce genre d’accusations tout en refusant la procédure qui permettrait de les vérifier en profondeur, à savoir le processus de 5 ans prévu par le Canton avant d’accorder la reconnaissance d’intérêt public à la communauté musulmane. Il en va de même avec le centre «Islam et société» à Fribourg qui pourrait, entre autres, contribuer à la formation des imams suisses. Comment peut-on critiquer le prétendu manque d’intégration des responsables religieux et en même temps boycotter le projet pour les former davantage afin d’assurer la qualité et la «suissitude» de leur engagement?
L’UVAM et ses membres sont des alliés confirmés pour tous ceux qui veulent assurer la paix confessionnelle et le vivre ensemble dans notre canton. Si vous avez des hésitations ou des craintes à dissiper, nos mosquées sont ouvertes, nos imams et responsables sont à votre disposition. Ne jugez pas sans savoir: venez nous voir, vous êtes attendus!

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