Quand économie rime avec écologie

Publié dans le 24Heures, le 26.4.2017

C’est en 2005, lors de mon service civil avec un petit bureau d’ingénieurs à Casablanca, que j’ai pu découvrir en pratique l’aubaine économique d’une gestion plus écologique de l’industrie.


Nous accompagnions les entrepreneurs pour produire mieux avec moins. Grâce à de nouvelles technologies ou procédés, ces sociétés ont réussi à produire plus efficacement tout en utilisant moins de matières premières et en produisant moins de déchets.

Responsabilité écologique rime avec bénéfices économiques. En Suisse, le dégrée de développement industriel est différent, mais la philosophie reste la même. Au Conseil communal de Morges, le groupe des Verts a déposé un postulat pour étudier les possibilités d’un fond d’assistance pour la transformation écologique des entreprises et pour la mise en place de projets d’écologie industrielle.

Le premier vise à financer en intégralité les projets des sociétés, à l’instar par exemple des Services industriels de Genève qui ont financé le remplacement du chauffage d’un hôtel à hauteur de 440 000 francs, les économies annuelles, à hauteur de 126 000 francs permettent à l’entrepreneur de rembourser la somme en moins de quatre ans, sans aucunes dépenses supplémentaires.

Le deuxième point veut analyser le potentiel pour les projets d’écologie industrielle. Une sorte de métabolisme industriel afin de réutiliser les rejets d’une entreprise comme matière première pour une autre. Par exemple, la chaleur dégagée par les serveurs d’une entreprise informatique peut chauffer un bureau; le soufre d’une installation de désulfuration réagit avec de la chaux, ce qui donne du gypse. Protéger la nature et faire une bonne affaire, gagnant-gagnant.

Egalement avec le bureau casablancais, nous développions la responsabilité sociale des entreprises. Citons à titre d’exemple les coûts liés aux conflits sur le lieu de travail (baisse de rendement, manque d’opportunités, abandon de projet, perte de clients). L’américain Daniel Dana a chiffré à 400 000 dollars les coûts annuels d’une équipe conflictuelle. La chambre économique autrichienne avance le chiffre de 650 euros annuels par employé. Le cabinet KPMG arrive à un montant entre 50 000 et 500 000 euros, selon la taille du projet. Ceci sans compter la souffrance humaine.

Le Tribunal fédéral impose aux entreprises d’une certaine taille de mettre à disposition une personne de confiance hors hiérarchie. Cette décision se base sur la loi sur le travail pour protéger la santé et la personnalité des employés. Les ordonnances établies par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) préconisent l’instauration d’une procédure de résolution des conflits. Tout cela relève d’une logique à la fois sociale et économique, gagnant-gagnant.

Dans le canton de Vaud, la loi sur l’appui au développement économique serait un instrument à utiliser davantage dans ce sens.

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