La surveillance mutuelle, une arme contre les voleurs
Publié dans les "réflexions" du 24Heures le 20 janvier 2012.
Les braquages et les cambriolages se multiplient à l’approche des Fêtes. Sur la durée, leur nombre augmente d’année en année. On ne peut plus, aujourd’hui, partir quelques jours entre Noël et Nouvel-An sans avoir un petit nœud à l’estomac, sans se préoccuper de l’intégrité de son habitation. Pire encore, comme dans le cas du kiosque de la Grosse-Pierre à Morges, des braquages ont lieu en plein jour (24 heures du 3 janvier).
Ainsi, les vitrines et les portes renforcées, les systèmes d’alarme ou une présence policière accrue restent quasiment sans effet. C’est clairement insatisfaisant. Mais que faire face à une telle situation, apparemment sans issue?
En 1992, la police cantonale vaudoise a lancé le concept de surveillance mutuelle des habitations (police populaire). Depuis, plus de nonante communes et plusieurs milliers de responsables de quartier et d’autres partenaires se sont joints à cette initiative afin de coopérer entre voisins et avec la police pour contrer les criminels.
Le principe est simple: dans son quartier, on connaît tout le monde, les inconnus au comportement suspect sont facilement identifiables. En outre, cette surveillance est assurée de façon quasi continue, chose impossible à réaliser pour les services de la police.
Si certains voisins se concertent déjà de manière informelle pour mutuellement garder un œil sur leurs biens en cas d’absence, il convient de formaliser et de «perfectionner» cette pratique. Il ne suffit pas de se confirmer ce service par-dessus la haie du jardin. Les intéressés doivent pouvoir analyser les situations et connaître les réactions adéquates. Ils doivent être au courant des risques dans leurs quartiers respectifs. Et, finalement, coordonner leurs actions entre voisins, même avec les moins proches qu’on connaît peut-être moins bien. Bref, ils ont besoin d’une impulsion officielle et du soutien des experts.
Par ailleurs, la dynamique générée grâce à la coopération entre voisins renforcera également le sentiment de sécurité.
Il est important de relever qu’il ne s’agit pas là d’une forme de cogestion ou d’une intervention dans le travail de la police. Cette coopération entre les organes de sécurité et la population est plutôt une application pratique du concept de police de proximité. Celui-ci prévoit, en effet, un partenariat étroit de la police avec la population et divers acteurs de la société (écoles, services sociaux, commerces, etc.).
Associer police et population permet une vision plus participative de la sécurité. En ce sens, la police de proximité doit être une culture institutionnelle et non pas un mode d’opération (par exemple, des patrouilles à vélo). Elle ne peut évidemment pas se déléguer à une unité spécialisée sous l’étiquette «Proximité».
Dans cet effort global de sécurité, la surveillance mutuelle des habitations ne mérite-t-elle pas d’être généralisée?
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