Faut-il interdire l’islam ?

Le titre de couverture de la Weltwoche ne porte pas à confusion : Faut-il interdire l’Islam ? Encore une gifle aux centaines de milliers de musulmans et musulmanes (de) suisse(s) qui contribuent tous les jours à la construction de notre pays. Honnêtement, dans toute votre vie, combien de gens vous ont fait du mal parce qu’ils sont musulmans ? Combien de gens vous ont dérangés dans votre tranquillité parce qu’ils sont musulmans ? En établissant un lien entre une bavure personnelle et une identité, religieuse en l’occurrence, on puni collectivement une communauté. C’est une violation du principe de la responsabilité individuelle. Et si nous, les soi-disant modérés, ne répondons pas en masse nous sommes accusés de ne pas participer au débat. Excusez nous, mais nous avons autre chose à faire dans notre vie !

Certaines personnes veulent savoir : Est-ce qu’on est d’abord Suisse ou d’abord musulman ? Evidemment, les deux ne s’excluent pas, ils sont en parfaite harmonie. Le schéma noir et blanc ne s’applique pas. L’islam est aujourd’hui une religion suisse. Cette conviction est la clé pour sortir de l’actuelle atmosphère plutôt tordue. Les rites et la croyance musulmane de la vaste majorité des musulmans suisses sont encastrés dans le cadre social, culturel et juridique suisse. Ils le vivent tous les jours. Oui, on sait, ce n’est pas pour ceux là que tout ce tohu-bohu est nécessaire. C’est pour les autres, ceux qui œuvrent pour l’islamisation rampante de la suisse, pour l’introduction des châtiments corporels, etc. etc. Mais n’existe-t-il pas en Suisse ce qu’on appelle la présomption d’innocence ? On accuse des gens sans preuves ni juge ? Encore une violation d’un principe fondamental de l’état de droit. Quand un délit et constaté il faut imposer l’état de droit, pas avant. Des sanctions anticipées, comme l’interdiction des minarets, ne sont pas acceptable dans un état de droit.

Nous vivons actuellement un boom de prophètes autoproclamés. Entre Saïda Keller-Messahli et Nicolas Blancho on trouve toute la gamme et toutes les tendances, et ils représentent tous et toutes « le vrai islam ». Alors qu’on pourrait comprendre ca comme une belle preuve de la diversité de l’islam, c’est approche dictatoriale, très porteuse dans les media, est dangereuse. Nous avons besoin d’une démocratisation conséquente de la croyance. Conséquente, car dans un état qui garanti la liberté religieuse cela implique le respect de cette croyance individuelle. Dans cette logique, il n’est donc pas acceptable que l’état réduit ses services sur base d’un choix personnel d’ordre religieux. Ceci est arrivé récemment quand la ville de Fribourg a réduit ses prestations sociales à une femme portant le voile, car celui-ci semble poser de problème pour trouver un emploi. Dans certain media on a pu lire comme argument des responsables que le voile n’était pas une obligation religieuse dans l’islam. On en a vraiment de tout dans ces prophètes, même des non-musulmans…

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