Le christianisme politique de Gerhard Pfister est un danger pour la Suisse et contraire à nos valeurs
Le Président du Parti démocrate-chrétien présente un nouveau
papier sur l’état de droit et les valeurs chrétiennes[1].
Le judaïsme, l’islam ou d’autres, c’est l’impression que donne le papier, ne devrait
pas faire partie de la Suisse, leurs adhérents seraient simplement tolérés. Une telle politique d’exclusion discriminatoire sur base religieuse à travers le cadre constitutionnel
et légal ne peut être considérée autrement que comme une forme de christianisme
politique, bienvenue la laïcité !
Il est facile aujourd’hui de viser la communauté musulmane pour
préparer gentiment les fédérales de 2019. Pas besoin d’exemples concrets de
problèmes réels ou d’arguments fondés en quoi les valeurs islamiques seraient contraires
aux cultures suisses, son cadre légal ou ses libertés.
Oui, il existe en Suisse des communautés religieuses qui ne
tolère pas de femmes à leur tête et qui sont gouvernées sur base d’une hiérarchie
non-démocratique. Il ne s’agit pas des fédérations islamiques mais d’églises chrétiennes, représentée en politique par le PDC de M. Pfister. En m’adaptant
aux arguments simplistes de M. Pfister concernant « les musulmans »,
ce sont donc « les chrétiens » qui ne respectent pas l’égalité
homme-femme et le fonctionnement démocratique au sein de leur communauté.
En laïcité, ni les communautés religieuses, ni les principes
religieux ne doivent avoir une influence sur les institutions ou les lois, c’est
ce qui garanti le vivre-ensemble entre toutes les communautés religieuses. Ce n’est
pas la vision qui défend M. Pfister en exigeant une culture de référence
chrétienne pour la Suisse. Une « culture de référence », un concept
horrible pour un pays comme la Suisse.
Mais la vision de la laïcité de M. Pfister est très particulière.
Pour lui, ce n’est pas l’état qui doit être neutre confessionnellement mais l’individu.
Ainsi déclare-t-il le port du voile islamique par des individuées comme
contraire à la laïcité, sans perde un mot concernant les croix chrétiennes dans
les salles de classe valaisannes, accrochées par l’institution étatique qui est
l’école.
Le papier de M. Pfister exige des mesures contre les
tendances extrémistes en responsabilisant davantage les communautés musulmanes.
C’est volontiers pour nous, seulement, pour que les communautés musulmanes puissent
renforcer la coopération avec les autorités et réglementer leurs droits et
devoirs il faut passer par la casse de la reconnaissance étatique, une idée gentiment
refusé par M. Pfister…
Le vivre-ensemble et la paix religieuse sont des acquis
importants en Suisse, cela fonctionne ! Mais depuis un certain temps, des
extrémistes de tout bord mettent cet acquis en danger. Ils jettent par-dessus
bord nos valeurs communes comme l’amour du prochain, le respect mutuel, la protection
des plus faibles ou l’entraide pour faire avancer leur projet
politico-religieux. Pourtant, dans le combat contre les extrémismes nous devons
toutes et tous être du même côté, malheureusement M. Pfister est en train de
changer de camp.
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